Costumière, kézako ?
Je suis costumière et mon métier est vaste. Il regroupe un large nombre de compétences et de techniques et emprunte à de nombreux domaines. Chaque projet de costume est différent. Il n’existe pas de procédure-type : chaque costume aura ses contraintes et ses ambitions, qui détermineront la façon dont je travaille.
Plutôt qu’un processus linéaire, voici donc différentes étapes dans lesquelles je pioche pour mener à bien une création de costume. Elles ne se suivent pas forcément dans cette ordre et ne sont pas forcément toutes présentes sur un seul projet, mais elles représentent un résumé des nombreux aspects de mon métier.
Concevoir et imaginer
En dialoguant avec les chef.fe de projets et les équipes, ainsi qu’en assistant à une partie des répétitions, je propose des croquis de costumes possibles que j’affine au fur et à mesure. Il s’agit d’un travail de réflexion qui demande du temps et beaucoup de documentation. Je prends également les mesures des comédien.nes ce qui est l’occasion d’un premier échange.
Lors du dessin des croquis finaux, j’adapte les costumes au budget disponible en réfléchissant déjà aux grandes lignes de leur réalisation. Je détermine, en fonction du budget alloué, la part réservée à l’achat de matériaux ou de vêtements déjà cousus, celle destinée à mon salaire ainsi qu’à d’éventuels défraiements.
Comme pour n’importe quel élément visuel d’un spectacle, plus ce travail intervient tôt dans la création, meilleurs sont ses fruits.
Acheter et modifier
Lorsque le délai est très court, les budgets serrés ou tout simplement que l’achat convient mieux à la création en cours, je commence par une définition des éléments recherchés et des recherches de fournisseurs. J’effectue ensuite une ou plusieurs journées de repérage avant de procéder aux achats. J’ai une nette préférence pour la seconde main, pour des raisons tant éthiques que budgétaires.
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Qu’il s’agisse de vêtements neufs, de seconde main, ou d’anciens costumes jouant à nouveau, ils sont rarement aux mesures des nouveau.elles porteur.euses. Je les remets donc aux bonne mesures de façon rapide ou plus approfondie, en fonction du temps dont je dispose. Je peux également les modifier ou les recombiner pour obtenir la silhouette désirée.
Rechercher les formes (également appelée « coupe »)
A partir des maquettes et des échantillons, je commence par déterminer le patron des différents éléments du costume.
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J’utilise pour cela deux méthodes principales.
La première s’appelle le moulage et consiste à poser et façonner de la toile sur un mannequin pour modéliser l’élément de costume.
La deuxième consiste à tracer le patron à plat sur du papier ou directement sur le tissu, à l’aide de méthodes appelées « théories de coupe ».
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Le choix de la méthode dépend des formes du costume, du temps alloué pour le réaliser et des matériaux à ma disposition.
Je combine en général les deux méthodes pour satisfaire aux contraintes : par exemple je trace à plat un patron peu ajusté que j’achève de mouler lors d’un essayage.
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Lors de la recherche de formes, je tiens également compte du temps total dont je dispose : des pièces plus simples à assembler permettront un montage plus rapide par la suite. Je coupe les tissus en ayant déjà en tête le montage qui va suivre.
Ajuster
Les essayages sont des moments essentiels à la production des costumes. De leur nombre et de leur durée dépendent le degré d’ajustement du costume et sa correspondance exacte aux maquettes. Au minimum, un essayage est nécessaire, sans quoi je ne peux garantir que le costume soit enfilable.
Assembler
Une fois le patron établi, je réfléchis au montage du costume en choisissant les techniques et le degré de finition.
Je peux également combiner des pièces de vêtements achetés afin de créer un nouveau vêtement.
Le temps d’assemblage à partir d’un même patron peut varier du simple au quintuple en fonction des matériaux et du temps disponibles, de même que les finitions qui peuvent rester des plus basiques comme équivaloir à de la haute-couture.
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Là encore, les facteurs déterminant sont le temps dégagé pour l’assemblage, les matériaux choisis et les souhaits des commanditaires sur le rendu final.
Je tâche de rendre possibles et aisées les futures retouches, afin que le costume ait une durée de vie aussi longue que possible.
Je tiens également compte des contraintes dramaturgiques : habillages rapides au court du spectacle, nécessité d’un entretien facile, présence d’eau sur le plateau...
Entretenir
Lorsqu’un spectacle joue, les costumes ont besoin d’être nettoyés et parfois réparés. Cet entretien demande des compétences légèrement différentes des vêtements classiques, que ce soit à cause de matériaux particuliers ou d’un usage bien plus intense que celui de vêtements du quotidien.
Je m’occupe donc d’entretenir chaque élément en fonction de ses spécificités et du matériel disponible : du simple aérage à la désincrustation de crasse, du bouton à recoudre à la large déchirure à ravauder. Lorsque je livre des costumes, je fournis au besoin un document d’habillage qui permet à une personne tierce d’assurer cet entretien en ayant toutes les informations utiles.
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Je suis également capable d’assurer l’habillage durant les représentations.
Teindre et Patiner
Un moyen simple de changer la perception et le sens d’un élément de costume est d’en changer la couleur.
En fonction de la nature de la fibre textile (artificielle ou naturelle, cellulosique ou protéinique, issue ou non de la pétrochimie…) je suis capable de teindre des métrages de tissus pour ensuite y couper les costumes, ou bien des vêtements entiers afin d’en changer la teinte.
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Je travaille en priorité avec des teintures naturelles, sans risque d’allergie et aux couleurs profondes et nuancées. Lorsque c’est nécessaire j’utilise des teintures synthétiques plus rapides et aux couleurs très franches. Dans tous les cas le processus de teinture demande du temps : je dois d’abord réaliser des échantillons afin de doser exactement le bain de teinture, puis tester celui-ci avant d’effectuer la teinture définitive.
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Je sais également vieillir, salir ou abîmer artificiellement des costumes afin de leur donner du vécu : on parle alors de patine. J’utilise pour cela la teinture, mais également la peinture, textile ou non, ainsi que des procédés mécaniques comme des brossages, déchirures, brûlures, etc.
Chapeaux,chaussures et accessoires
Ces éléments permettent bien souvent de rendre une silhouette complète. Le terme « chapeau » désigne ici tout élément du costume porté sur la tête : chapeau à propremement parler, mais aussi bibi, serre-tête, coiffe, bijou de tête ou de cheveux, etc.
Je suis capable de fabriquer un chapeau de A à Z ou bien d’ajuster un chapeau existant en modifiant sa taille, sa forme ou sa garniture.
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Mes compétences s’étendent également aux petites modifications de chaussures : changement de couleur, ajout de boucle ou d’autres éléments décoratifs. Je peux également fabriquer ou modifier de petits accessoires : sacs, clefs, épées, mouchoirs, parapluies, fruits factices… La liste ne dépend que de vous !
